« L’esclavage nous a appris à survivre, mais il nous a empêché d’apprendre à vivre en peuple ». C’est par ce terrible constat que Matthieu Gama pose la question fondamentale de l’ambition des populations des Antilles à faire peuple. C’est au travers d’une réflexion très personnelle que l’auteur partage sa vision de l’identité antillaise. Cette identité qui porte en elle le poids d’une histoire dramatique et le miracle de la résilience. Une pensée qu’il nous livre, en abordant avec clarté les concepts établis par d’éminents auteurs antillais, de Césaire à Fanon en passant par René Ménil ou Jacky Dahomay, mais également par des artistes plus contemporains. Cet ouvrage éclaire d’un jour nouveau la psyché antillaise, dressant, en trois actes, une analyse sans concession des réflexes comportementaux qui altèrent l’ambition collective au sein de la communauté antillaise, de l’époque esclavagiste à nos jours. Mais quelle est cette communauté ? Quel est donc ce Nous ? Comment des populations tant malmenées par l’Histoire pourraient-elles parvenir à se construire un Destin commun ? Loin de tout fatalisme, l’auteur délivre un manifeste empreint d’espoir, et nous propose sans prétention des pistes de désaliénation économique, sociale et psychologique, à l’échelle individuelle et collective pour une seule et même aspiration : celle de faire peuple. Le jour où les Antilles feront peuple est un formidable exercice de projection mentale dans un avenir radieux, tout aussi ambitieux que bouleversant, qui nous invite indubitablement à changer notre façon d’appréhender et considérer les Antilles françaises.