Marie-Thérèse-Charlotte de France (1778-1851), fille de Louis XVI et de Marie-Antoinette, est successivement surnommée Madame Royale, l’Orpheline du Temple, puis Duchesse d’Angoulême après son mariage avec son cousin.
De son baptême au château de Versailles aux cachots de la prison du Temple, de la Révolution à la première Restauration des Bourbons, de l’exil en Angleterre au retour de Napoléon, la duchesse d’Angoulême a traversé bien des malheurs, des déceptions, des angoisses. Elle a surtout été le témoin privilégié d’une époque chaotique.
En étudiant le caractère viril de cette femme, on est parfois amené à regretter que la loi salique ait régi la France. Peut-être l'orpheline du Temple eût-elle mieux régné que ses deux oncles (Louis XVIII et Charles X). On dit qu'elle blâma les fautes de la première Restauration, et qu'elle était opposée aux ordonnances qui causèrent la chute de Charles X. Quoi qu'il en soit, la petite-fille de l'impératrice Marie-Thérèse avait des qualités de gouvernement. Sa conduite à Bordeaux, pendant les Cent-Jours, attesta sa présence d'esprit et sa vigueur de caractère. Elle montait à cheval hardiment et aurait mieux passé une revue que Louis XVIII. Avec elle, la Restauration eût été vraiment un principe. Elle n'aurait pas permis que la couronne fût flétrie par des hommes lâches. Peut-être aurait-il été beau de voir la France souffrante et meurtrie s'incarner dans la personne d'une femme. Bien des satires, bien des quolibets s'adressaient au roi Louis XVIII. Il n'est pas un soldat français qui n'eût respecté une souveraine ayant les vertus et la fermeté de la fille de Louis XVI. Elle n'aurait pas eu besoin d'être sacrée à la cathédrale de Reims, elle qui avait déjà le sacre du malheur. Si, au lieu d'être une princesse sans crédit, elle eût été la reine, la véritable reine de France, Napoléon aurait peut-être hésité à revenir de l'île d'Elbe.
Ce livre numérique regroupe les deux livres écrits par Imbert de Saint-Amand : La Jeunesse de la Duchesse d’Angoulême et la Duchesse d’Angoulême et les deux Restaurations (Tomes 15 et 16 des Femmes des Tuileries)