Un village ariégeois de l'an mil à nos jours - Geneviève Pic-Patrouix

Un village ariégeois de l'an mil à nos jours

Par Geneviève Pic-Patrouix

  • Date de sortie: 1991-01-01
  • Genre: Tourisme et voyages

Description

Ce serait un crime que de déflorer le contenu de cet ouvrage. Disons simplement qu’il est écrit par une plume alerte, vivante, mordante parfois, par un esprit érudit et profond, mais surtout précisons que ces dons sont guidés par une âme d’artiste sachant nous faire vibrer tout au long des pages, non seulement à l’évocation d’un passé glorieux, mais à la peinture d’un présent émouvant dans sa simplicité et son abandon. L’histoire artistique n’est pas seulement le rappel de faits, la description de sites ou de monuments mais la résurrection d’un passé, l’explication psychologique et sentimentale d’un dessin ou d’une sculpture, la découverte des motifs ou des mobiles qui les ont inspirés. En feuilletant ce livre on voit vivre un peuple travailleur, croyant, sincère, immortalisant ses rêves dans l’humble chapelle d’un village. Rien d’artificiel, de général, de pédant. Ce sont des âmes naïves mises à nu par l’auteur grâce à un mot, à une image, à une allusion puisée dans une érudition qui ne cesse pas de coller à l’âme d’une époque révolue. Par sa prose limpide, par la coloration de ses adjectifs, Geneviève Pic-Patrouix nous fait penser au sonnet célèbre de José-Maria de Heredia : Le Vitrail. A la chapelle d’Audressein les murs rustiques et les voutes savent aussi faire revivre tous ceux qui ont, là, élevé leur âme vers un idéal dont l’art est l’éternelle expression. Et l’art demeure partout dans ce modeste coin de province. Il est actuel aujourd’hui encore dans les gestes rituels du sabotier qui, au centre du village creuse encore à la gouge ces sabots dont l’usage remonte à un millénaire. C’est pourquoi l’on peut dire que cet ouvrage n’est pas un livre au sens historique du mot. C’est un chant du passé, une fresque simple - comme tout ce qui est grand - un cri pour tuer le temps, un élan vers ce qui dure. Et ce prodige n’a été possible que par le culte profond que ce professeur d’Arts Plastiques a voué à une chapelle où revivent ses très jeunes années. La brillante élève des meilleurs maîtres d’Art parisiens a, heureusement pour nous, su jeter sur ces vestiges d’un passé, de naïfs et splendides regards d’enfant.

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