Il est peu probable que les personnages de ces histoires se soient croisés un jour dans une cage d'escalier, et aient échangé quelques phrases sur le monde comme il va. Pourtant, ils auraient pu se faire des confidences sur leurs destins parallèles. D'une façon ou d'une autre, chacun d'entre eux se trouve dérangé, un beau matin, par l'arrivée du facteur, ce porteur de mauvaises nouvelles, qu'on a cessé d'attendre depuis qu'il s'est spécialisé dans la distribution des factures — de gaz, le plus souvent. Et les voilà obligés de replonger, malgré eux, dans le passé pour débrouiller les éléments du puzzle qu'on leur a légué. Placées sous le signe du confort moderne, dont s'enorgueillissait chaque immeuble de la capitale, ces quatre nouvelles interprètent, à leur façon, ces petites plaques cyniques qui semblent murmurer partout : Ici on suicide gratis.
