Ce texte, initialement intitulé "Lettre ouverte à M. Félix Faure, Président de la République", fait suite à deux décisions de justice successives - la condamnation du capitaine Albert Dreyfus à l'emprisonnement à perpétuité dans un bagne Guyanais puis l'acquittement de Walsin Esterházy, véritable coupable et traitre dans cette "affaire Dreyfus".
Émile Zola prend la plume et publie, dans le quotidien L'Aurore, ce texte où il met en cause nominativement des militaires et des membres du gouvernement, jusqu'au ministre de la guerre. L'écrivain sera ensuite condamné aux assises à un an de prison ferme, l'obligeant à s'exiler en Angleterre. L'histoire lui donnera raison. Il témoignera de cet engagement : "Ma lettre ouverte est sortie comme un cri. Tout a été calculé par moi, je m'étais fait donner le texte de la loi, je savais ce que je risquais".