Durant des siècles, les chefs de guerre en campagne dirigeaient leurs batailles de visu du lever au coucher du soleil. Les troupes évoluaient aux seuls signaux des trompes et du fracas des armes. Il n’y avait alors pas d’heure pour les braves… Plus tard, au XVIIe siècle, quelques-uns parmi les officiers des armes savantes se munirent de montres. Celles-ci servirent plus souvent à marquer de leur cadran brisé l’heure de leur mort qu’à fixer celle de l’assaut. L’industrialisation des moyens de combat, à la fin du XIXe siècle avec des préparations d’artillerie, et des attaques préparées à l’avance et soigneusement minutées, puis surtout, avec la Grande Guerre de 1914-1918, les opérations combinées et enfin l’aviation vont rendre au combat les montres obligatoires. C’est la naissance des montres militaires. Leur existence durera à peine cent ans, des années 1880 avec les premiers chronomètres de marine et s’achèvera avec les dernières montres de pilotes. Officiers et soldats s’équipent à présent à leurs frais, et les montres militaires survivantes sont devenues des objets de collection, porteurs d’une formidable charge de souvenir et d’émotion.